Carcassonne. Photographes de la ville du XIXe siècle
26 juin 2022l’essence
Heureusement, les importants travaux qui ont permis la restauration de la Cité au XIXe siècle nous sont connus grâce à une invention contemporaine, la photographie.
Des commandes officielles

Il a fallu 60 ans, de 1850 à 1910, pour donner à l’emblématique forteresse de notre ville l’aspect qu’elle a aujourd’hui. Les photographies prises durant cette longue période sont autant de documents, les plus connus étant ceux d’un pionnier, le chanoine Léopold Verguet (1814-1917), qui nous offre un témoignage remarquable sur l’évolution de la citadelle. Lire aussi : Photo: « une image qui n’évoque pas d’émotions n’est pas une bonne image ». De son côté Michel Jordy (1863-1945) a publié de nombreuses cartes postales d’un fort essentiellement restauré et dont il a voulu étudier les variations lumineuses au fil des saisons.
D’autres photographes, ces professionnels venus à Carcassonne pour répondre à des commandes officielles, nous ont laissé des documents complémentaires à ceux de ladite Carcassonne. A noter que cela a été rendu possible par les progrès techniques qui ont permis de passer du daguerréotype au négatif sur papier, puis à la plaque de verre, et aussi grâce à la création d’appareils adaptés à la prise de vue en plein air. .
Des professionnels itinérants

Une première campagne eut lieu en 1851 avec la mission héliographique, du nom de la technique utilisée. Cinq photographes sont mandatés par le ministère de l’Intérieur pour constituer un fonds documentaire destiné à aider à la restauration de certains monuments. Lire aussi : Des artistes photographes montrent des entreprises locales. Parmi eux, Gustave Le Gray (1820-1884), peintre de formation et photographe professionnel, perfectionne les procédés utilisés et, avec Auguste Mestral, s’intéresse à Saint-Nazaire, aux tours de Narbonne et à la Porte d’Aude. Peu après, Edouard Vié, fils de Sébastien, acquéreur du Moulin du Roi et constructeur de la Filature de l’Ile, prend en 1855 des clichés des mêmes sujets dont certains sont repris par Léopold Verguet.
Vingt ans passent et, en 1873, la Commission des Monuments Historiques, voulant dresser une liste des édifices à conserver, charge Séraphin Médéric Mieusement (1840-1905), un professionnel migrant, de photographier les monuments de restauration, ce qui explique pourquoi. artiste exposé à l’Exposition Universelle de 1878. Trois ans plus tard, il sera également chargé d’opérer dans les cathédrales.